Qui était Jacques-André LAVIER ?

Jacques-André LAVIER (1922-1987) :
Une vie consacrée à la Médecine Chinoise Traditionnelle

Rien, dans son environnement familial, ne laissait prévoir qu’un jour, le jeune Jacques deviendrait un des spécialistes français de la médecine chinoise, laissant une empreinte profonde et durable chez tous ceux qui l’ont approché.

Fils d’un père prothésiste dentaire et d’une mère pianiste classique et artiste lyrique, Jacques naît en 1922 à Montbéliard dans le Doubs. Il vit une enfance peu commune : à l’âge de 8 ans, il se blesse profondément à une jambe et contracte un staphylocoque doré entraînant une ostéomyélite, un handicap dont il souffrira toute sa vie.

Immobilisé pendant quatre années dans un fauteuil roulant  entre l’âge de 8 et l’âge de 12 ans, Jacques ne peut pas aller à l’école. Mais déjà son intelligence et sa curiosité sont extrêmement vives. Il lit beaucoup, et deux hommes ont sur lui une profonde influence.

Le premier est son oncle artiste peintre, connu dans sa région. Il éveille le jeune Jacques à la créativité, l’initie au dessin et développe son goût pour les mécaniques à concevoir et à fabriquer. Neveu et oncle resteront complices toute leur vie.

Le second homme est l’auteur d’un livre sur les caractères chinois, le père Jésuite français Léon WIEGER. L’intérêt de Jacques pour cet ouvrage est immédiat et, à l’âge de 12 ans, l’enfant apprend seul les idéogrammes chinois avec facilité. La Chine et  son écriture sont entrées dans sa vie et ne le quitteront jamais plus.

Après quatre ans d’immobilisation et de soins, Jacques reprend à 12 ans une scolarité normale auprès de ses parents à Paris. A la déclaration de la Seconde Guerre Mondiale en 1939, il a 17 ans et n’est pas mobilisable en raison de sa jambe infirme. Dans Paris occupé, il s’évade plusieurs fois du Service du Travail Obligatoire. Ne pouvant rester dans la capitale pour cette raison, il rejoint sa tante à Nice, en zone alors non occupée. En 1942, il obtient son baccalauréat et passe avec succès à Paris en 1943 le Certificat d’Etudes Physiques, Chimiques et Biologiques, le PCB, préambule aux études de médecine et de sciences. En 1946, il commence à Paris des études de Médecine, qu’il ne poursuit pas. Sur les conseils de son père prothésiste dentaire, il entreprend à partir de 1947 des études à l’Ecole de Chirurgie Dentaire et de Stomatologie de Paris pour devenir chirurgien-dentiste.

Pendant la longue période de ses six années d’études, Jacques a l’occasion d’exprimer ses aptitudes artistiques. Comme son oncle peintre, il fait des caricatures de ses professeurs et dessine des paysages. Musicien formé par sa mère dès son plus jeune âge, il devient un guitariste de jazz renommé à Paris, ce qui lui permet de financer ses études. La photographie le passionne et, pour gagner sa vie, il réalise des reportages photographiques. Habitant le Quartier Latin, étudiant en dentisterie le jour, guitariste le soir et photographe les fins de semaine, Jacques côtoie tous ceux qui ont compté dans la vie culturelle et intellectuelle du Paris de l’après-guerre.

Mais l’écriture et la médecine chinoises ne l’ont pas quitté pour autant. Après l’obtention de son diplôme  en Chirurgie Dentaire en 1953 et l’installation de son cabinet dentaire à Paris, Jacques LAVIER continue à apprendre seul les caractères chinois, avec l’idée de pouvoir traduire lui-même les ouvrages d’acupuncture et ainsi de remonter à la source sans intermédiaire.

En 1954, il est nommé Chef de Clinique en physiothérapie à l’Ecole de Chirurgie Dentaire et de Stomatologie de Paris où il enseignera jusqu’en 1959, conjointement à son activité de dentiste libéral. Son tempérament de chercheur s’épanouit alors pour ne cesser qu’avec la fin de sa vie. Ses premiers articles, datant de 1955, portent sur le courant galvanique en dentisterie, des travaux qu’il poursuivra avec l’électro-narcose, en collaboration avec le Docteur René BRUNET et la mise au point et la commercialisation en 1959 d’un appareil nommé « Algotonic ».

Parallèlement à ces activités dentaires, Jacques LAVIER approfondit ses connaissances en chinois et en acupuncture. Il bénéficie des conseils éclairés et de l’aide du Père François HOUANG, un prêtre catholique de l’Oratoire à Paris, rencontré en 1955. Ce grand lettré chinois est très versé dans la connaissance des idéogrammes, dans le confucianisme et le bouddhisme  qu’il enseigne à l’Institut Catholique de Paris. Il devient un très proche ami, et le restera jusqu’à sa mort.

En 1956, Jacques LAVIER écrit pour la première fois au Professeur WU Wei-Ping à Taipei car il souhaite devenir membre de la Société d’Acupuncture de Chine et de la Société d’Acupuncture de Taipei. Le Professeur WU lui répond favorablement et lui propose de lui envoyer des articles, des revues chinoises et des livres sur l’acupuncture. Rapidement, il s’intéresse à ce Français qui travaille beaucoup, qui lui envoie dès 1957 des mémoires sur la médecine chinoise et l’acupuncture et qui entreprend la traduction française de son livre, publiée à Paris en 1959. A la suite de cette parution le Professeur WU Wei-Ping considère Jacques LAVIER comme un chercheur en médecine chinoise à part entière. Par l’intermédiaire de ce dernier, il se rend en Europe en avril-mai 1959 pour assister officiellement à Paris au Xe Congrès International d’Acupuncture présidé par le Dr. DE LA FUYE et aux IVe Journées Internationales d’Acupuncture.

Les années 1955-1959 sont une période extrêmement féconde, pendant laquelle Jacques LAVIER acquiert très rapidement de solides  connaissances en acupuncture et en chinois grâce à ses traductions et à ses relations suivies et privilégiées avec le Professeur WU. Peu de choses sont connues de sa pratique clinique de l’acupuncture. Jacques LAVIER s’est conformé à la législation française qui interdit aux dentistes l’exercice de la médecine en dehors du cadre strict de leur profession. C’est pourquoi il applique ses connaissances en médecine chinoise à la chirurgie dentaire. Il multiplie les communications et les articles sur les effets de l’acupuncture en odonto-stomatologie, spécialement contre les douleurs dentaires, et sur les courants électriques des points d’acupuncture. Cette apparente « modernité » de l’usage de l’acupuncture peut étonner de sa part, mais elle entre dans le cadre plus général de ses recherches de l’époque sur l’électro narcose.

Cela ne doit pas dissimuler le fait fondamental que, dès le début, Jacques LAVIER a découvert la tradition médicale chinoise à travers les ouvrages chinois et les livres de WU Wei-Ping. L’importance qu’il accorde à la tradition est déjà perceptible dans un article de 1958, et se développera dans plusieurs publications du début des années 60.

On peut considérer que Jacques LAVIER commence son enseignement de l’acupuncture aux médecins vers 1955 par l’ouverture d’une consultation à l’Hôtel-Dieu à Paris, qui s’achèvera en 1959. Malheureusement, aucun document ne peut témoigner ni des circonstances de la mise en place de cette consultation, ni des médecins qui y ont participé.

1959 marque un premier tournant avec l’abandon de l’exercice de la dentisterie.  Jacques LAVIER quitte Paris, son cabinet dentaire, son poste de Chef de Clinique et la consultation à l’Hôtel-Dieu pour s’installer à Vannes (Morbihan) où il entre à la Sécurité Sociale en tant que Dentiste conseil. Il s’acquitte avec conscience de sa fonction qui est de réorganiser et de gérer le service administratif dont il a la charge, mais il trouve le temps de se consacrer à ses traductions et à ses recherches sur l’acupuncture. C’est l’époque de ses premiers livres édités chez Maloine. C’est aussi la période durant laquelle il passe ses diplômes chinois d’acupuncture avec le Professeur WU Wei-Ping. De 1957 à 1967, il gravit tous les échelons de la qualification médicale avec le Professeur WU. Membre de la Medical Society of Acupuncturation and Cauterization of Taipei dès 1957, il est reçu acupuncteur diplômé en 1958 par décision de l’Assemblée Générale de la Medical Society of Acupuncturation and Cauterization of China. En 1960, il est nommé Professeur en Acupuncture par WU Wei-Ping et le Maître chinois l’accepte officiellement comme son élève, ce qui, selon la tradition, équivaut à une relation d’un père à son fils. En 1964, il passe son Doctorat en Acupuncture. Il est incontestable que ses relations privilégiées, intellectuelles et personnelles, avec WU Wei-Ping et ses nombreuses traductions l’ont aidé à comprendre en profondeur la tradition médicale chinoise. Durant cette période, Jacques LAVIER est également en contact avec d’autres confrères chinois dont il apprécie les travaux, en particulier le Docteur CHUANG Yu-Min dont il traduit l’ouvrage « L’acupuncture symptomatique » dans une publication de 1958 restée inédite.

Le pas est définitivement franchi en 1961. Jacques LAVIER délaisse son poste à la Sécurité Sociale et dédie désormais entièrement sa vie à la médecine chinoise traditionnelle, à son enseignement et à sa diffusion, soutenu par le Professeur WU qui l’investit de cette « mission » en Occident. D’emblée deux catégories de professions de santé, les médecins et les dentistes, vont être intéressées par ses cours. Des praticiens du Morbihan constituent un premier groupe autour de lui.

Il fonde une première société médicale qu’il préside, le « Collège de bioénergétique et de médecine chinoise », dont le Professeur WU est le président d’honneur. La notoriété de Jacques LAVIER grandit rapidement grâce à la publication de ses livres et de ses articles et à la qualité de ses enseignements. Sa conception de l’acupuncture est diffusée à l’étranger grâce au Docteur Philip CHANCELOR qui publie en anglais la traduction française de l’ouvrage de WU Wei-Ping  (en 1962), ainsi que le « Mémento d’acupuncture » (en 1965) et qui lui ouvre les portes du monde anglo-saxon.

La période 1961-1969 est marquée par la grande expansion que connaît son enseignement de l’acupuncture et de la médecine chinoise, tant en France qu’à l’étranger.

En 1962 (septembre-décembre), à l’occasion d’un voyage privé à Los Angeles aux Etats Unis, Jacques LAVIER rencontre le Docteur CHANCELOR. Avec des universitaires de U.C.L.A., il met sur pied un enseignement de médecine chinoise  qui, finalement, ne se fera pas, car il fait le choix de revenir en France. En juillet 1963, c’est à son initiative que se tient à Lorient (Morbihan) le Congrès annuel du « Collège de bioénergétique et de médecine chinoise ». Au printemps de la même année, il donne à Londres un séminaire qui aura de grandes répercutions sur l’acupuncture anglo-saxonne, puisque plusieurs de ses élèves britanniques fonderont leur propre école d’acupuncture traditionnelle. En Belgique, entre 1965 et 1967, il forme un groupe important de médecins acupuncteurs.

Ses enseignements ne se limitent pas aux médecins et s’adaptent aux demandes des kinésithérapeutes. Entre 1962 et 1965, à Paris, il forme au massage des points d’acupuncture  des praticiens de l’Ecole Française d’Ostéopathie de Paul Gény, l’un des précurseurs de l’ostéopathie en France. La publication du « Micro-massage chinois » (1965) est le reflet de ce travail.

En 1965, Jacques LAVIER fonde avec le Docteur Louis LECUSSAN, le « Collège International de Médecine Chinoise », un cadre propice dans lequel il peut enseigner le fruit de ses recherches et former des médecins, sans avoir à faire de longs déplacements. En 1967 (octobre-décembre), c’est avec le Docteur Louis LECUSSAN qu’il fait à Taipei un long séjour au cours duquel il est reçu personnellement chez le Professeur WU Wei-Ping et devient le Directeur du Corps enseignant de son Institut d’acupuncture.

Les articles et les livres qu’il publie dans ces années 1961-1969 montrent à quel point Jacques LAVIER est un ardent défenseur de la tradition en médecine chinoise. Il se démarque nettement des autres acupuncteurs français qui, à cette époque en France, n’avaient pas un accès direct aux sources, ne sachant pas lire le chinois. Il tire ses connaissances de la traduction des livres médicaux et de l’étude des noms chinois des points d’acupuncture. Au début des années 1960, il commence la traduction du Livre fondateur, le Nei Jing Su Wen. Son manuscrit donne l’état d’avancement rapide de sa traduction, entre 1964 et 1970. Cette traduction, sans cesse remaniée et améliorée, sera finalement publiée en 1990 après sa disparition.

Dans le  milieu de la médecine chinoise en France, et malgré les nombreuses réticences à son endroit dues à son statut de dentiste, Jacques LAVIER tient sa place comme sinologue médical et est considéré comme le tenant de la tradition. A ce titre, son avis est sollicité à propos de la psychanalyse et de la sophrologie. Il est invité à s’exprimer sur ce sujet à Barcelone en 1970 lors du 1er  Congrès International de Sophrologie, dont il est le vice-président. En dépit de cet honneur qu’on lui a rendu, il exprime son opinion sans appel sur la sophrologie, du point de vue de la tradition.

Vers 1972, il se sépare du Docteur L. LECUSSAN et du « Collège ».

En 1973 à la Faculté d’Odonto-Stomatologie de Montpellier, il soutient avec succès sa thèse en Chirurgie Dentaire sur un sujet de médecine chinoise traditionnelle, et devient Docteur d’Etat en Chirurgie Dentaire.

Ses recherches et ses enseignements se poursuivent toujours aussi activement, tant pour les médecins que pour les dentistes, de même que ses publications. C’est pendant cette période, entre 1972 et 1977, que sont édités les deux livres qui synthétisent pour le grand public la quintessence de la connaissance de Jacques LAVIER en matière de tradition médicale chinoise : « Médecine chinoise, médecine totale » (1973), et « Bio-énergétique chinoise » (1976). Ce dernier ouvrage est caractéristique de la démarche fondamentale qui anime toutes ses recherches depuis de nombreuses années déjà : retrouver les textes médicaux chinois des origines au moyen de l’étude des idéogrammes archaïques qui ont servi à les écrire. En d’autres termes, avoir envers les grands textes traditionnels de la médecine chinoise une démarche d’archéologue en pratiquant la paléographie.

L’ouvrage du Père Léon WIEGER, qu’il a découvert dans son enfance, reste pour Jacques LAVIER un fidèle outil de travail dès le début de ses travaux, complété par d’autres dictionnaires et répertoires de paléographie chinoise beaucoup plus complets et élaborés.

1977 marque une nouvelle étape décisive dans le parcours de Jacques-André LAVIER, qui choisit désormais d’ajouter à son prénom son deuxième prénom, André. Cette année voit la création de deux institutions de recherche et d’enseignement qui encadreront ses activités jusqu’à la fin de sa vie : la SMAC et le GEROS.

La SMAC, Société Médicale d’Acupuncture Chinoise est fondée avec les Docteurs René ALQUIE et Pierre SALAÜN.  Elle regroupe des médecins débutants ou expérimentés, souhaitant s’initier à l’acupuncture et à la MTC ou approfondir leur expérience dans ces domaines. Dès sa fondation, la SMAC est organisée en deux unités: le « Groupe d’Acupuncture Classique » (GAC), réunissant les praticiens apprenant l’acupuncture à tous les niveaux, et le « Groupe d’Acupuncture Traditionnelle » (GAT), rassemblant les élèves chevronnés qui étudient le Chinois pour traduire les textes médicaux. En 1978, le GAT prend son appellation définitive d’« Institut ». Au sein de la SMAC et du GAC, la recherche médicale et l’enseignement de Jacques-André LAVIER sont intimement liés, toujours dans la perspective responsable du soulagement ou de la guérison des patients. Quant à l’Institut, il recueille et approfondit le fruit de ses travaux spécialisés de traduction, comme celle sans cesse améliorée du Nei Jing Su Wen ou celle des autres grands livres médicaux.

Le GEROS, Groupe d’Etudes et de Recherches en Odonto-Stomatologie, fondé par le Docteur Georges MERCURY, réunit des chirurgiens-dentistes. S’il a délaissé la pratique dentaire, Jacques-André LAVIER a conservé tout au long de son parcours des liens particuliers avec ses anciens confrères. Ainsi, en 1970, il a été nommé Directeur du Service de Recherches et d’Enseignement du Collège International d’Odonto-Stomatologie Chinoise sous l’égide de son président le Dr. LLOPIS.

Le GEROS: à partir de 1977, le GEROS rassemble des praticiens surtout intéressés par l’esprit de la tradition chinoise, et par ce que cette dernière peut apporter dans des domaines autres que ceux de la médecine et de la dentisterie. Libéré de la responsabilité médicale des soins aux malades, Jacques-André LAVIER peut, avec les membres du GEROS, appliquer l’esprit traditionnel qu’il connaît bien à ses matières de prédilection, le taoïsme, l’archéologie, les mathématiques et l’astronomie. Cette dernière est une véritable passion, et fait l’objet de recherches intenses pendant les quinze dernières années de sa vie.

Ses travaux menés conjointement pour la SMAC et le GEROS aboutiront à l’élaboration de l’uranologie, la science du ciel des anciens Chinois  telle qu’il la percevait (livre paru en 1985) et à la conception de l’astrolabe médical.

La SMAC et le GEROS restent actuellement des institutions de formation, de recherche et de réflexion, dans le respect de l’esprit de leurs fondateurs et de leur premier maître.

Toutes ces recherches et ces enseignements, tous ces articles et ces livres, dans des domaines aussi variés que la médecine, la paléographie chinoise et l’astronomie, finissent par recevoir une reconnaissance méritée. Le 5 février 1979, Jacques-André LAVIER est officiellement nommé Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques au titre du Ministère des Universités. Le 14 octobre 1979, en présence du Professeur de Médecine René SENELAR et en présence des membres de la SMAC et du GEROS, l’insigne de Chevalier des Palmes Académiques lui est solennellement remis par le Professeur Pierre MINICONI, Vice-Doyen de l’Université Paul Valéry de Montpellier.

C’est dans cette même Faculté des Lettres de Montpellier que Jacques-André LAVIER assure, en 1980-1981, un cours de paléographie chinoise auquel assistent le Professeur MINICONI, plusieurs enseignants et étudiants en linguistique de la Faculté, et des élèves de l’Institut de la SMAC.

Pendant ces deux années (1980-1981), il apporte bénévolement son active contribution à deux équipes de recherche en cancérologie. Au Docteur René SENELAR, et au Docteur Christian BUREAU, tous deux Professeurs en histologie et hématologie de la Faculté de Médecine de Montpellier,  Jacques-André LAVIER apporte des informations tirées de l’analyse des caractères chinois anciens concernant le fonctionnement des cellules. Selon le Professeur SENELAR, ces informations ont été précieuses dans la compréhension des phénomènes biologiques liés au cancer (allocution du 14 octobre 1979). Cette collaboration entre universitaires et sinologue s’est seulement faite par échanges oraux pendant deux ans.

Dans le cadre du Service d’Immuno-Chimiothérapie du Centre Paul Lamarque de Montpellier, dirigé par le Docteur Bernard SERROU, Jacques-André LAVIER travaille avec un de ses élèves de la SMAC, le Docteur Gérard BOUTIN, en prenant régulièrement pendant deux ans les pouls chinois des patients atteints de cancer et soignés dans ce service hospitalier. Dans un mémoire conséquent, le Docteur BOUTIN tire des conclusions plus que favorables sur l’importance des pouls chinois dans l’évolution de cette maladie.

A Namur, dans la partie francophone de la Belgique, est créée en 1980 par un groupe de médecins une Université privée des thérapeutiques traditionnelles, l’Universitas Internationalis Hominorum Novorum (UIHN). Sur décision du Conseil d’Administration, Jacques-André LAVIER est officiellement désigné le 17 juillet 1981, comme Professeur, Directeur d’Enseignement et Doyen de l’Institut d’Acupuncture Chinoise Traditionnelle de l’UIHN. Ses cours, destinés à tous les médecins, y compris ceux de la SMAC, s’organisent en deux cycles préparant à une Licence. Un autre cycle forme les titulaires de la Licence à la paléographie chinoise et à la traduction des textes médicaux chinois en vue de la rédaction et de la soutenance d’une thèse de Doctorat. De nombreux élèves s’inscrivent à ses cours mais, à partir de mars 1983, Jacques-André LAVIER est contraint de cesser son enseignement et démissionne de l’UIHN.

Le cancer qui l’emportera quelques années plus tard se déclare à cette époque. Ses recherches sur les anciens caractères chinois et les traductions des textes médicaux, toujours remises en question et toujours en voie de perfectionnement, l’occupent à plein temps et plus que jamais. Malade, il continue son enseignement et n’interrompt pas ses travaux. De l’avis même de ses élèves de la SMAC et du GEROS, il incarne l’homme traditionnel accompli, illustrant les préceptes qu’il a enseignés toute sa vie. Il meurt le 20 octobre 1987 à l’âge de 65 ans.

Jacques-André LAVIER laisse une œuvre considérable et un riche héritage que ses anciens élèves de la SMAC et du GEROS transmettent encore aujourd’hui dans le respect de l’esprit traditionnel insufflé par leur maître.

Marie-Christine LAVIER

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9 h 00 min Réunion SMAC @ Novotel
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Mai 2 @ 9 h 00 min – Mai 4 @ 17 h 00 min
Programme de la réunion : Jeudi 2 Mai : Institut. Vendredi 3 Mai matin : – Cas cliniques. – Dysautonomies par B. Sabouret – Les Pa Fa, localisation et péridromies par A. Guillemaud. Vendredi 3 Mai après-midi : – Le chemin de Compostelle par Francis Gasq. – Obésité, mécanisme physiopathologique et le Métal dans tous ses états[...]
Sep
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9 h 00 min 3ème cycle de la formation de base @ Maison Grenouille
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Sep 13 @ 9 h 00 min – Sep 15 @ 12 h 00 min
Le 3ème cycle aborde l’uranologie et ses implications sur l’équilibre de l’organisme humain. Dans le Nei Tching Sou Wen, en réponse à des questions de l’Empereur Hwang Ti, Tch’i Pai précise que ” le Tao consiste à connaître au Ciel l’uranologie, au Sol la géographie. Entre les deux se trouvent les activités humaines.” Il est[...]
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Nov 22 @ 9 h 00 min – Nov 24 @ 12 h 00 min
Le 1er cycle est fondamental. Les notions abordées servent en pratique courante. Même si par la suite on est amené à étudier des systèmes de soins plus spécifiques, le contenu de ce cycle est la base du travail de l’acupuncteur. Ici, l’étudiant apprend la physiopathologie telle que la conçoit la Médecine Traditionnelle Chinoise. Il apprend également l’arbre[...]